jeudi 28 janvier 2016

Spotlight


N'y allons pas par quatre chemins. Spotlight est un grand film. Spotlight, c'est le nom d'une rubrique du Boston Globe, quotidien du Massachusetts. Nous sommes en 2001 dans une Amérique qui n'imagine pas encore, même dans ses pires cauchemars, que ses fondations vont vaciller. Au Globe, les temps changent, Internet est en train de peu à peu changer la donne. L'équipe de Walter Robinson (Michael Keaton) travaille encore à l'ancienne, carnet en mains, fouinant sur le terrain. Elle travaille en indépendance totale même si elle est consciente que les coupes budgétaires saignent la presse ici ou là. Marty Baron (Liev Schreiber), fraîchement nommé rédacteur en chef, met l'équipe de Walter sur une histoire de prêtre pédophile. Dans LA ville catholique irlandaise des USA. Une mèche qui va prendre des proportions bibliques puisqu'un gigantesque scandale en découlera, pointant du doigt tout un système de non-dits et de bienveillance à l'égard des coupables, scandale qui fera effet domino et qui conduira à la dénonciation de centaines d'autres cas de communautés touchées aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Si Spotlight est un grand film, c'est parce qu'il traite d'un sujet grave, pertinent, sensible et qu'il le fait avec brio à travers une enquête fouillée et détaillée sans jamais tomber dans le film documentaire, dans le voyeurisme ou dans le film à archives où les acteurs se contentent de coller des post-its. Spotlight est le meilleur film du genre depuis le Zodiac de Fincher. Ruffalo y est exceptionnel en investigateur borné et hyperactif. Julien Lepers a le sourcil qui frétille et donne au personnage de Walter un air de sniper des médias. A aller voir absolument.

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