mardi 17 octobre 2017

Détroit (Critique)


Depuis trois films, Kathryn Bigelow appuie là où ça fait mal. Démineurs et Zéro Dark Thirty nous montraient la guerre en Irak et la traque de Ben Laden, sans pathos, sans patriotisme à la con. En filmant au cœur des hommes et des femmes, en subjectif pour que le spectateur puisse ressentir les vibrations, être étourdi par les déflagrations, avoir l'oreille interne saturée et la nausée montante devant la torture. Une réalisatrice avec plus de couilles que Spike Lee et Oliver Stone n'en auront jamais. En signant Détroit, un film sur les émeutes raciales de 1967 et les faits survenus au motel L'Alger, Bigelow signe le film essentiel, celui que mérite l'administration Trump, si enclin à mettre suprémacistes blancs et noirs du ghetto dans le même papier, si prompt à parler de terrorisme alors que la NRA continue de mettre son pays sous assistance respiratoire. Détroit est un film choc, un documentaire dramatique sur le crescendo causé par la haine, le désespoir et la colère. En 1967, l'armée est déployée sur son propre sol, un couvre-feu instauré. Les magasins incendiés, les pompiers sont pris à partie par les manifestants. Un pistolet factice attire la lumière sur le motel L'Alger. La police, l'armée et la garde nationale interviennent. S'en suivra une bavure policière. Un acte raciste. Bigelow filme sans parti pris, sans fioritures, sans jugement. Elle laisse respirer son spectateur avec de la musique soul. Avant de repartir de plus belle, caméra à l'épaule. Détroit est un film puissant, avec des acteurs absorbés par leur rôle (John Boyega impressionnant). A voir absolument.

Kingsman II: Le Cercle d'Or (Critique)

Un film a son succès, les fans sont ravis et en redemandent. Ils crient "une suite, une suite!!!" Et Hollywood de les contenter. Avec le cahier des charges requis: plus haut, plus fort, plus vite, plus, plus, plus. Et parfois trop, c'est le risque. Kingsman était une petite surprise: pop corn délirant et barré, mêlant esthétique cartoon, parodie bondesque et découpages comics. On jubilait devant tant d'action, de bêtise, de cabotinage (Sam J) mais l'ensemble était frais sans être novateur. Un bon gros délire du samedi soir. Le second opus reprend les choses au même endroit: même acteur, même ingrédients. Intro à la James. Ennemi et ami revenus d'entre les morts. On commence à fond puis on accélère. A trop vouloir en faire, on frôle le réchauffé (Moore en super méchante super naze), la parodie (Jeff Bridges fait son Jeff) ou la nullité (l'intrigue amoureuse de l'espion qui ne veut pas niquer par fidélité... au secours). Suite inégale donc. Kingsman avait de la classe. Kingsman II à trop vouloir devenir gros, à l'image de son cousin US, Statesman frôle l'indigestion. Reste quelques bons délires, des bastons clipées dont Vaughn a le secret depuis les Kick Ass et un rythme certain. Kingsman parodiait Bond, Kingsman II parodie Austin Powers. Une parodie de parodie. Blurp.

jeudi 12 octobre 2017

Blade Runner 2049 (Critique)


La SF, c'est l'imaginaire à fond les ballons. L'espace où tout est possible. Le paroxysme des genres. Blade Runner, l'original, se dispute le titre de Jupiter de la galaxie avec une poignée d'autres films de 2001 à Star Wars. A quoi bon donner une suite à pareil mythe? Vais-je un jour devoir souffrir un Pulp Fiction II? Harrison Ford ayant déjà ruiné deux personnages cultes (Indy et Han Solo), ne pouvait-il pas laisser Deckard en paix avec Rachel à tout jamais??? Après toutes les mauvaises suites à Terminator et Alien? Pourquoi??? Pourquoi cette volonté de refaire, de remaker, de rebooter tandis que la TV US croule sous les innovations? On perd nos légendes une par une (Bowie, Lemmy, Rochefort...) et on se fait ruiner nos souvenirs, nos fondamentaux les uns après les autres (Indiana Jones IV, Ghostbusters III, Terminator je sais plus combien, Le réveil de la Force...)... mais il y a un paradoxe... un doute... comme dans Blade Runner.

Le paradoxe, c'est que 2049 est une bien vilaine suite, qui laisse croupir Ford dans un coin pendant 1h30 avant de le rattacher désespérément à un script qui n'avait même pas besoin de lui. Il est là le paradoxe, la licorne dans la matrice. Blade Runner 2049 est le plus beau film de SF depuis la claque Matrix et une suite passable. En balayant l'héritage, en faisant table rase des clins d'oeil, des appears et du fan service, il est d'une beauté inégalée avec une direction artistique ahurissante puis on rajoute Deckard à l'enquête de K (Ryan Gosling impeccable) alors que l'on avait quasiment oublié être dans la suite du chef d’œuvre de Ridley Scott. Dès lors, on se retrouve avec un problème: résoudre les zones d'ombre de Blade Runner. Donner des réponses à une mythologie qui a fait couler tant d'encre et émerveiller plusieurs générations de geeks. Mais des réponses, on n'en veut pas. Alors on subit. Je n'avais pas été autant partagé devant un film depuis longtemps passant du "oh, sublime..." au "pas ça, c'est rageant". C'est long parfois, lent, on étouffe dans la brume, dans la pollution, avec un score martial un brin agaçant alors que Vangelis composait pour Scott l'une des plus belles BO de l'histoire. Là encore, la comparaison pique. Il y a des lenteurs oui avant que les masques ne tombent et que Jared Leto lâche les chevaux (deux scènes et puis basta...).

Alors, ça se tape le cul par terre. On encense Villeneuve. A raison, il fait un boulot de dingue et dans le respect de l’œuvre originale (c'est un minimum mais ça aurait pu être nawak). Mais comme Nolan ou Snyder, il divise. Je sais pas pourquoi, peut-être que c'est dans l'air du temps de tout tourner au clash ou au débat à coup de tweet... Première parle de "Parrain II de la SF". C'est ce qui m'a flingué la séance. Je partais avec cette superbe comparaison en tête et je ne pouvais qu'être déçu. Comme pour Mad Max: Fury Road. La Parrain II, steuplé. Va falloir que je le revois celui là avec la déception passée pour voir si je le récupère. Ou alors il faut que j’arrête de m'acharner, que je reste avec mes souvenirs sanctuarisés et inviolés, que je refuse toute tentative de remise au goût du jour. Que je reste avec Plissken, Deckard et Ripley. Doc, on y retourne!

samedi 23 septembre 2017

Ça (Critique)


Un remake de "Ça", après le téléfilm culte de 1990 et la performance légendaire de Curry, franchement j'étais pas chaud. On m'avait déjà niqué mes souvenirs de gosse avec Star Wars, Indiana Jones ou Ghostbusters. Fallait pas toucher à Ça, mon roman de King préféré et la mère nourricière de mes plus beaux cauchemars. Et puis la formidable télé US de ses dernières années a sauvé le projet. Le script est passé entre les mains de Cary Fukunaga, père de True Detective, série craspec comme on s'imagine le Derry du Maine puis on a fait le choix artistique de relocaliser la période des enfants dans les années 80 grâce au succès de Stranger Things (les Duffer Bros ont postulé pour Ça, ont été recalé et ont fait Stranger Things avec multiples références à l'univers de King). Ces deux aspects seront décisifs dans le processus créatif. Finalement, c'est Andrés Muschietti, déjà aux manettes du très réussi Mama, qui réalisera le film. Une sensibilité latine, palpable dans les scènes de gosse et leurs traumatismes familiaux respectifs. On respire le Del Toro, l'Amenabar et le Cuaron, comme s'il fallait désormais être latino pour frapper juste dans le film de genre, comme il fallait être italien dans les années 70. 

Que vaut le Ça 2017? En faisant le parti pris d'éviter les flash-backs pour ne se concentrer que sur l'adolescence des Losers et leur terrible été 1988, le film va droit au but. C'est parfois un peu raccourci et trop cash. Certaines réactions sont bien rapides mais cela contribue à rythmer le film qui doit tout de même s'attarder sur chacun des sept enfants, pour montrer leurs failles et peurs respectives, clé de voûte du film et sève de Pennywise. Le clown en question est malsain, drôle et flippant mais bien moins dérangeant que le Grippe-Sou de 1990 dont la VF aigu glaçait le sang. Le film a les défauts des mythologies horrifiques modernes: surenchère de musique, attaques accélérées très "clip". Là où il remporte la mise, c'est dans la présentation des personnages, galerie de losers parfaite (excepté Stanley incarné par un gamin assez mauvais) emmenée par Finn Wolfhard, qui vole la vedette avec ses punchlines tordantes. Parce que Ça, c'est surtout un film sur la peur de grandir, sur les blessures de l'enfance qu'il faut panser avant de passer à l'âge adulte et ses difficultés décuplées. Comment grandir lorsque l'on a perdu son petit frère? Comment grandir lorsque l'on est violée par son père? Comment grandir lorsque votre mère vous couve et vous martèle que vous êtes malade? La bande auto-proclamée des losers doit braver tous ces interdits, ces barrières, instrumentalisés par le vicieux Pennywise pour s'en sortir. C'est dans ce contexte noir que le film est brillant, que l'on sent le fil directeur laissé par Fukunaga et que l'horreur domestique terrifie bien plus que tous les artifices du genre.

vendredi 15 septembre 2017

Ufomammut - 8 (Extraits)


Ufomammut, trio italien de sludge sortira 8 le 22 septembre chez Neurot. Deux extraits ci dessous:




All Pigs Must Die, Nouvel Album

Hostage Animal à venir le 27 octobre chez Southern Lord Recordings se dévoile avec pochette, tracklist et premier extrait en écoute:


01. Hostage Animal
02. A Caustic Vision
03. Meditation Of Violence
04. Slave Morality
05. End Without End
06. Blood Wet Teeth
07. Moral Purge
08. Cruelty Incarnate
09. The Whip
10. Heathen Reign

Godspeed You! Black Emperor - Luciferian Towers (ALBUM)


Le sixième album des canadiens ne sortira matériellement que le 22 septembre (Constellation Records) mais il s'écoute déjà ICI . Un nouveau grand moment de... pfff, y'a des groupes pour lesquels on n'a pas encore les adjectifs qu'il faut...

jeudi 14 septembre 2017

Metallica - Accor Hotels Arena, Paris, Bercy - 10 septembre 2017


Je viens de fêter mes 36 ans ce lundi 11 septembre, avec des acouphènes, des mollets archi-courbaturés, des cernes gagnées après 3 heures de sommeil dans une 206 garée sous le réverbère d'une station d'autoroute, 3 heures à me les peler. Je pourrais avoir les boules, être déprimé. Mais non, je suis le plus heureux des hommes. Parce que dimanche soir, j'ai passé 2h15 avec mes grands frères. Ceux qui rythment ma vie depuis 26 ans. Les Mets, les Four Horsemen. Welcome To My Journey (Sanitarium).


Entouré par deux potes, départ de notre cher Val de France, direction Paris. C'est chargé, dimanche de retour décalé mais ça roule correctement. Stationné gare de Lyon, en route pour feu le POPB. Barrières, sécurité, CRS. Plus rien ne sera jamais comme avant, comme avant le Bataclan (Romain, tu manques à tes amis, toi le slammeur fou, t'aurais kiffé dimanche. Repose en paix). Forcément, on arrive par le mauvais sens (provincial, va!) et de faire le tour. On est arrivé de bonne heure. Y'a du monde aux barrières mais rien de scandaleux. Ouverture des portes, c'est fluide. La prod ayant interdit tout type de sac à dos, on passe la fouille sans ralentissement. "Bouchons?" Non merci, tu te ferais sucer par Monica Belucci avec une capote?? "Bière?" J'aime pas l'eau. "T-shirt à 30 boules?" Sans moi, je reçois une promo EMP tous les deux jours environ. Bref, direct au front. Et de rentrer dans un Bercy quasi vide, à une heure et demie du départ de Kvelertak, première partie. On fait le tour de la scène centrale pour gratter quelques rangs et nous voilà posés, à quatre rangs derrière les barrières, calés comme jamais pour voir les Mets. C'est la quatrième fois pour moi. Un Bercy en 2004, puis le Parc des Princes l'année suivante. Et enfin le Stade de France pour l'anniversaire du Black Album. La première fois en configuration scène centrale donc. La première fois d'aussi près. J'en ai des frissons rien qu'à l'évoquer. La somme de plaisir de tous mes concerts, de tous mes lives, cumulée pour ce paroxysme. L’adrénaline de l'attente. L'excitation décuplée par Mimi qui égraine le temps toutes les deux minutes.


Et Kvelertak d'arriver. Du métal norvégien nourri au black 90's débité par un frontman qui met sa tête dans le cul d'un hibou: ça fait le job, ça envoie pas mal dans cet exercice jamais facile d'ouvrir pour des légendes devant une demie salle de fans trépignant d'impatience qui ne te font un triomphe que lorsque tu annonces que c'est la dernière chanson.


Et là, ça commence à battre dans la poitrine. La batterie est dévoilée. Elle trônait là au milieu de tout mais couverte d'un drap sombre. On déploie les micros tout autour. Les médiators fluos signés JH et KH. C'est à cet instant que tu te désespères d'entendre Morricone et son Ecstasy Of Gold. Alors tu te le fredonnes gentiment pendant trente minutes...


En fond sonore, on nous met les Rage, Offspring... mais on nous la fait pas... fin de la piste... blanc... puis ACDC, "Ridin' down the highway" ... It's a long way to the top (If you wanna rock'n'roll), morceau annonciateur que les Mets sont sortis des coulisses. Les sifflements de cornemuse mettent Bercy en transe. EXTASE. Les écrans s'allument, la salle s'éteint: Tuco arpente le cimetière de Sad Hill. Que la messe commence.


Intro enregistrée d'Hardwired, premier titre punchy du dernier album, belle entrée en matière nerveuse et taillée pour le live. Lars arrive suivi des trois autres et Bercy s'embrase. La vitesse du titre emporte les premiers rangs. Putain de téléphones portables, profitez les gars, on est en LIVE, bordel à cul. Atlas, Rise! arrive. Le public chante, les nouveaux morceaux fonctionnent. Troisième salve: Seek & Destroy. Placé en fin de show ces dernières années, S&D est un hymne qui lance le public pour de bon. J'ai déjà la voix éraillée et les jambes qui chauffent. Placé d'où je suis, je vois Kirk, Rob et Jaimz passés à quelques mètres. C'est un instant rare. Lars est de dos pour l'instant mais la batterie tournera plus tard... Through the never, madeleine de Proust de mes débuts, morceau agressif du Black Album. Puis Fade To Black. Morceau magistral, exécuté à la perfection. On revient sur les nouveaux titres: Now that we're dead et... ManUnkind, joué pour la première fois en live pour mon plus grand plaisir puisque c'est un titre que j'affectionne particulièrement avec son intro burtonienne. On reste avec Cliff puisque le titre suivant commence par un riff de basse monstrueux. For whom the bell tolls. Nouveau grand moment. Début a capella pour James puis Halo On Fire de retentir, morceau profond du dernier opus. Première pause pour le groupe: Kirk et Rob croisent le fer dans des solis qui se rejoignent pour des passages de Eye of the beholder, Les Champs Elysées et Anesthesia (Pulling Teeth). Passage obligé des derniers sets, survient la reprise old school. On aura droit ce soir à un Helpless endiablé. Je suis trempé, dégoulinant de sueur alors rien de tel qu'un petit Fuel et ses effets pyrotechniques dans la gueule. Gimmifiougimifaiegimiwouatedjoudizaï. Sixième et dernier morceau d'Hardwired... To Self-Destruct, Moth into Flame est un instant visuellement magnifique avec une floppée de drones volant au dessus des Four Horsemen. Innovant et superbe. Dernière ligne droite: Sad But True, titre toujours aussi LOURD. One, morceau le plus intense de l'histoire du métal, avec ô bonheur, le solo de Kirk à quelques pas. Master of Puppets repris par tout Bercy. Fin du set principal, place au rappel. On attaque à l'ancienne avec Fight fire with fire, je jubile. Ride the lightning est à l'honneur ce soir parmi les morceaux les plus anciens. Dès les premiers accords du titre suivant, Bercy n'est plus qu'un mur de téléphone portable, Nothing Else Matters oblige. Finish him sur Enter Sandman. Quelques accords de The frayed end of sanity... ultime provocation pour que le public français se mette à scander les oh we oh, oh oh oh (délire typiquement frenchy) mais pas ce soir... Exit light: la lumière s'allume. Les Mets saluent. Une nouvelle ville retournée. A la suivante. Jets de médiator, c'est la bagarre. J'en prends un sur l'épaule mais il m'échappe. Pas grave, les souvenirs sont là dedans.


Superbe show, visuellement énorme avec les jeux de cubes vidéos et les drones. La chance d'avoir eu les trois quarts du chant de notre côté de la scène. Les Mets en forme avec un Lars bien plus carré que certaines fois. James qui ne s'est pas gauffré, toujours magistral, et qui tente même désormais des choses hallucinantes de maîtrise (la voix claire a capella). J'oublie le break avec les tambours, autre innovation du combo qui sait se faire plaisir et le communiquer. Je n'ai qu'une hâte, les revoir. J'espère qu'ils seront sur le vieux continent l'été prochain pour un festoche ou un Stade de France avec le matos dantesque de la tournée des stades US et ses écrans gigantesques. Oh yeaaaaaaaaaah!


(Source Photos: ManuWino . Merci pour le superbe boulot)

lundi 4 septembre 2017

AMENRA - MASS VI






Attendu depuis belles lunettes (Mass V date de 2012), AMENRA va sortir le 20 octobre son Mass VI dont voici le trailer et la tracklist:


01. Children Of The Eye
02. Edelkroone
03. Plus Près De Toi
04. Spijt
05. A Solitary Reign
06. Daiken

Paradise Lost - Medusa (CRITIQUE)

C'est la rentrée des crasses et Paradise Lost est au programme. Sorti le 1er septembre chez Nuclear Blast (qui signe tout le monde), Medusa est le direct petit frère du précédent et excellent The Plague Within, paru en 2015. Un album retour aux sources, loin du dark ambient mais trempant dans les racines du doom à tendance death. Le passage au chant de Bloodbath aura fait le plus grand bien à Nick Holmes qui bascule dans le growl le plus viscéral avec bonheur. Pas de panique, les ambiances funèbres sont tout de même au rendez-vous et l'on a le droit à une belle poignée d'odes mélancoliques. Paradise Lost frappe fort et juste avec des titres accrocheurs (Blood & Chaos) qui devraient faire mouche sur scène (Hellfest 2018???). Orgue, basse doom, guitare "coulante" propre au son du combo du Yorkshire, l'opus 2017 est un grand cru. Paradise Lost sera chez nous cet automne (c'est mieux) pour trois dates dont un Trabendo.


samedi 24 juin 2017

Hellfest 2017 (REPORT)


Attendre, espérer, s'impatienter, piétiner, trépigner, acheter, s'extasier, partager, attendre, attendre, n'en plus pouvoir, lister, préparer, penser, anticiper, craindre, hésiter, s'organiser, se décider, s'élancer, rouler, avoir la chaire de poule, se garer, faire du sur place, sauter de joie, se serrer dans les bras, rigoler, se raconter, parler, vivre, se rassembler, s'enthousiasmer, se motiver, partir, prendre la route, ralentir, se taper des ronds points, veiller, se paumer, recommencer, revenir, repartir, trouver son chemin, s'installer, camper, dormir, ronfler, bailler, s'assoupir, se réveiller, se laver, se rafraichir, s'étirer, s'élancer, marcher, bondir, rugir, picoler, vibrer, péter, trouver Charly, faire un selfie avec Charly, se secouer, suer, transpirer, puer, circle piter, headbanger, pogoter, slammer, éternuer, tousser, être constipé, sourire, rire, découvrir, se souvenir, pleurer (RIP Chris), halluciner, n'en plus pouvoir, subir, être pris de crampes, mâcher, casser, mourir, ressusciter, recommencer, liker, partager, commenter, se déconnecter, batteries vidées, s'arroser, se baigner, s'hydrater, s'essouffler, partir, se retourner, avoir envie de rester, démonter, ranger, jeter, trier, rouler, rentrer, petit-déjeuner, comater, se doucher, se laver, se crêmer, se coiffer, se brosser, se parfumer, se sentir, se toucher, se poser... Prendre une bonne inspiration, se souvenir, sourire. Rire. Avoir envie de recommencer. Attendre, espérer, s'impatienter... jusqu'au 22-23-24 juin 2018. 

En bonus, Arte propose, comme chaque année, une trentaine de lives issus des différentes scènes du Hellfest. Au programme, Behemoth, Suicidal Tendencies ou Opeth:

Mon top 5 de cette édition:
1. Prophets Of Rage
2. Rob Zombie
3. Primus
4. Frank Carter & The Rattlesnakes
5. Emperor


mardi 16 mai 2017

Road To The Hellfest: Day 10 - SCOUR



Musa, de Jaume Balaguero


"Samuel est un professeur de littérature en inactivité depuis la disparition tragique de sa compagne. Victime de cauchemar, il rêve de l'assassinat ritualisé d'une jeune femme. Lorsque le meurtre survient dans la réalité, il n'est pas au bout de ses surprises puisqu'il fait la connaissance d'une femme ayant fait le même rêve prémonitoire..."

Suite du cauchemar le 1er décembre (Sortie Espagnole)

dimanche 14 mai 2017

Alien: Convenant (CRITIQUE)


Que vaut le Xénomorphe en 2017? Après une quadrilogie allant du culte (Le Huitième Passager et Aliens) au solide (Résurrection), après une période quasi direct-to-dvd (les crossovers AVP), après le reboot-préquel (Prometheus), la mythologie a été visité dans les grandes largeurs (et je parle même pas de tous les comics et autres jeux vidéos). Que raconter de plus? Retour sur la genèse du projet: après la sortie de Prometheus, les fans sont un peu déçus et Ridley Scott promet de corriger le tir avec un 2 et un 3. Résultat des courses, ça bande toujours mou chez les geeks. Les studios et la presse spécialisée lancent alors la rumeur d'un Alien 5, en parallèle de la saga préquel de Scott. Pour que la créature légendaire fasse "vraiment" son retour sur les écrans. Des dessins de travail de Neil Blomkamp émergent, montrant une Ripley mi-femme mi-xénomorphe: la toile est en feu. Sceptique, Ridley revoit son projet: exit l'explication mythologique. Il n'y aura pas de Prometheus II mais plutôt un Alien: Convenant. Alien 5 est mort né. Scott reprend les rênes.

Alien: Convenant, à grands renforts d'une communication alliant teasers, trailers et scènes entières de prologue, posait des questions, répondait et spoilait largement les fans en attente depuis Prometheus. Quid de Shaw et David? Le nouveau film y répond. C'est son côté Prometheus II. Mais le film ne s’arrête pas à cette histoire. Scott reprend les codes de la maison: nouveau vaisseau, nouvelle mission de colonisation, nouvel équipage. On sait où on met les pieds. On fait du neuf avec du vieux et tout le cahier des charges est largement rempli: du face hugger au débardeur gris de Ripley, tout est recasé. C'est la faiblesse de Convenant, cette citation "facile" et du coup, trop téléphonée, même pour un fan pur et dur (et surtout pour un fan pur et dur). Ridley en chie pour mêler nouvelles dimensions, fan service et suite de Prometheus. La première partie du film est longue et, paradoxalement, peine à instaurer ces personnages: les seconds rôles sont quasi inexistants, là où Prometheus avait au moins le mérite de déployer une galerie de gueules (il m'est arrivé dès les premières morts de découvrir un perso à sa disparition...) d'Idris Elba à Charlize Theron. James Franco est relégué au caméo et apparaissait plus dans les vidéos promos que dans le film... La participation de Bechir est réduite au maximum alors que son rôle de porte-flingue gay était, sur le papier, intéressant. Curieux procédé. Convenant démarre vraiment dans son second acte lorsque l'équipage du Convenant découvre David et que le Xénomorphe surgit. On bascule dès lors dans la chasse à l'homme en bonne et due forme et le rythme s'emballe. Au détriment du suspense parfois: les contagions et les développements de parasite étant accélérés par rapport aux épisodes antérieurs de la saga. Le vrai bon côté du film, c'est le double rôle de Michael Fassbender, impérial dans son rôle de droïde manipulateur, cynique et génocide. C'est ce qui fait oublier les défauts de rythme et le fan service, et c'est ce qui sauve tout le film. Je suis conscient d'avoir trop attendu cet opus et au final, j'ai plus vraiment été surpris que déçu. On parle du haut du panier là: Scott signe des scènes magistrales (l'arrivée du duo de Prometheus sur la planète des Ingénieurs, l'échappée finale...), le score est génial, les décors et la photo d'une beauté à tomber. Sir Ridley, avoisinant les 80 ans, veut se remettre au boulot immédiatement pour la suite et finir par faire le pont avec le Huitième Passager d'ici un film ou deux. On a pas fini de bouffer du Xénomorphe et c'est tant mieux, parce qu'on l'aime la saloperie. Espérons que les promesses faites en promo ne tombent pas aux oubliettes. Je me méfie un peu des suites annoncées trop rapidement (il est bien Avatar II? On est où là, au IV ou au V?).

mardi 2 mai 2017

Tribeca Film Festival: Le Parrain



Je sais que la mode est au vegan mais la chaire de poule, ça compte pas, nan? 1h30 de panel avec le meilleur réalisateur de tous les temps et le meilleur cast de tous les temps causant des deux plus beaux films de l'Histoire. Juste ça.

Road To The Hellfest: Day 7 - Chelsea Wolfe



dimanche 23 avril 2017

jeudi 20 avril 2017

Placebo - 19 avril 2017 - Printemps de Bourges (LIVE REPORT)

Je n'avais plus vu Placebo depuis 2001. En 16 ans, le groupe est devenu un incontournable de la scène pop/rock avec son lot de tubes à chaque sortie d'album. Le concert d'hier soir, dans le cadre d'une tournée anniversaire pour les 20 ans du groupe, était l'occasion d'écouter quelques uns des hymnes composés par Molko & Co. Nancy Boy, Without You I'm Nothing, The Bitter End... On voyage d'une ère à une autre, d'un registre à un autre: des titres électro de cette décennie aux titres rocks saturés de la première époque. De la mélancolie à la joie. Placebo en live, c'est carré, propre et précis. Peut-être un peu trop. Le monstre est sans doute devenu un peu trop gros. Il manque un peu de failles, de cette fragilité si touchante qu'avait Molko à ses débuts. La faute aussi à une setlist un peu déséquilibrée qui a perdu un auditoire déjà très mou du genou à trop vouloir enchainer les titres 'lents'. Le W, ce bon public de privilégiés CE, de VIP et autres blasés... Il faudrait sans doute baisser les prix pour retrouver un public de fans de rock... Au retour des guitares, ça s'endiable enfin. il était temps: Placebo est sur scène depuis plus d'une heure. LE grand moment de la soirée: Without You I'm Nothing, titre qui à sa sortie avait connu le privilège d'un featuring avec l'immense David Bowie. Molko égraine les mots et le visage rieur du Thin White Duck apparaît sur les écrans. Et là, les larmes évidemment tant l'artiste me manque. Tous les jours. Un bon concert de festoche qui fera dire aux vieux ''Placebo, c'était mieux avant" et aux jeunes "la musique des ieuv, c'est chanmé, y'avait même la chanson de la pub là, tu sais..."... (soupirs). Ecoute-moi bien le jeune, déjà, la dernière fois que j'ai vu Placebo, tu pissais pas encore debout. De deux, quand tu allais, nous, on revenait. De trois, comme disait Confucius: "Lorsque le Sage montre la lune, l'imbécile a plutôt intérêt de pas mater le doigt s'il veut pas ramasser un coup de tronche". Ou un truc du genre. Bref, bonne soirée. Et merci aux jeunes qui m'ont accompagné d'avoir bien voulu d'un vieux... Ce soir, n'allant pas voir Vianney, vous n'aurez pas de live report demain, désolé.

mercredi 19 avril 2017

Carpenter Brut - 18 avril 2017 - Printemps de Bourges (LIVE REPORT)


Au cœur d'une soirée un brin fourre-tout comme le PdB en a le secret depuis belles lunettes trônait Carpenter Brut, fine fleur de la synthwave néo-rétro à ascendance black-métal. Un concert qui s'avèrera être riche en émotions tant le live donne aux titres de Trilogy, premier LP du combo, une toute autre mesure. Carpenter Brut en live, c'est une guitare électrique et un batteur avec de vrais zicos derrière et ça se sent, à des kilomètres des samples dispensés par les autres ténors du genre. Et l'auditeur de voyager dans un passé futuriste, dans des décors de films bis ou Z, jonglant du road movie apocalyptique à la Mad Max, au slasher jusqu'au film érotique religieux. Carpenter Brut kidnappe votre âme et votre diaphragme, les emplissant de rythmiques puissantes, de flots de synthés rad au possible. Visuellement, c'est puissant, écran de ciné, lasers, halogènes, ça envoie. Les zicos d'Hacride sont des découpeurs et je m'interroge sur les petits minets des premiers rangs qui s'agitent comme des perdus, comme si on était devant Mr Oizo ou tout autre set interchangeable. La confiture aux cochons, tout ça. Enfin bref, je deviens un vieux con. Un vieux con par nostalgie et mes souvenirs 80's et 90's, Carpenter Brut a su les déterrer et les faire revivre avec justesse. Je vous parle d'un temps où le ciné et la musique avaient des couilles. Où les fusils à pompe faisaient éclater les tronches. Où la seule saga qui montait à huit épisodes, c'était Police Academy et pas Fast & Furious... Et le set de se conclure sur une reprise de Maniac en mode ultra-beat pour un dernier délire jouissif, dernier souvenir d'une époque où on pouvait vivre la musique comme un défouloir.

lundi 20 mars 2017

Logan (CRITIQUE)


Je lis ici et là que Logan est le meilleur blockbuster depuis Mad Max: Fury Road, au sens déjanté et badass du terme. J'en sors à peine et digestion oblige, il m'est difficile d'avoir un avis aussi tranché. Parce que c'est de cela dont il s'agit: de tranchage. Deadpool était sensé être la quintessence du film de héros en slip en mode badass. Hé bien Deadpool à côté de Logan, c'est un Pixar mal dégrossi. Logan est un film crépusculaire, du genre que Clint Eastwood aurait pu tourner pour Marvel. C'est étonnant de la part de la Fox, qui a toujours charcuté la saga X-Men plutôt backstage qu'à l'écran, rendant insipide une première trilogie autour des mutants malgré la présence de l'as Bryan Singer. Oui, Logan est violent, très violent, visuellement. Il faut aimé les CGI bien entendu mais bon, il faut se résigner à ne plus voir de geyser de faux sang qu'en tapant dans les dvds Shaw Bros. Mais au delà du traitement visuel (et de son macaron interdit aux -12 ans ), Logan est également un film violent et dramatique pour deux icônes de la pop culture: le prof Xavier et Serval/Wolverine/Logan/James selon les étapes de la narration. Hugh Jackman et Patrick Stewart signent ici deux prestations magistrales, sans doute les plus bouleversantes dans l'univers du film de super-héros (il faut remonter au double performance de Joker Jack Nicholson et Heath Ledger pour trouver telle performance), chose rare dans des productions tournées en constant fond vert et "réalisées" en salle de montage et post-prod. Logan est un western moderne, qui prend le temps d'arpenter les grands espaces, qui met son trio d'acteurs dans des diligences mécaniques, en perpétuelle fuite en avant, fuyant le temps et l'espace, les indiens et la folie du monde moderne. Logan donne une nouvelle dimension au loup solitaire Wolverine, grand découpeur. Le Serval se fait plus humain au fur et à mesure qu'il perd sa mutation. Et les grands amateurs de Stranger Things seront ravis de la nouvelle trouvaille, Dafne Keen, viscérale et bouleversante, aux yeux d'une beauté foudroyante, à la fois fragile et terriblement dangereuse. Une Eleven qui ne se gave pas de gaufres mais qui distribue les tartes, à grand renfort de coulis. En CGI.

vendredi 24 février 2017

Fargo Saison 3


Actuellement en tournage au Canada, la saison 3 débarquera le 19 avril sur les écrans américains via FX. Un premier teaser ci-dessous: