jeudi 24 janvier 2019

Behemoth (+ Wolves in The Throne Room + At The Gates), 22 janvier 2019, Le Bataclan, Paris


Je n'ai aucun souci avec la foule, la promiscuité ou l'enfermement mais il y a des évènements qui ravivent ma spasmophilie au fer rouge. Le Bataclan. Là où des jumeaux de pop culture et d'esprit rock ont été abattus comme des chiens. Dur d'y aller. Des semaines que j'y pense. Depuis l'achat du billet en fait. A l'aveugle tant j'aime Behemoth, sans me soucier de la salle ou de la date. Des tours et des détours, je flâne, passe devant la salle, prétexte de la fil d'attente et d'une dent creuse et je m'échappe pour aller respirer. Et puis je me lance, réconforté par l'idée d'être au milieu de mes frères en noir, barbus, chevelus et tatoués. 

Le temps d'une fouille légère (j'entends à ma droite un "vous avez quoi dans le sac? Rien, ok allez-y"... ) et j'entre dans l'antre. Déjà plongé dans le noir, le set de Wolves... a démarré à peine les portes ouvertes. Set court, puissant et brutal pour un fleuron du post-black que je voulais voir depuis un bail. Puis At The Gates, vétérans du death suédois, d'embraser le Bataclan, très réceptif aux hymnes dispensés par le quatuor. Tour de chauffe parfait. 

Un voile noir masque la scène. Je suis rejoint par mon alter egoth pour la tête d'affiche. Behemoth. Pour la troisième fois en un an et demi. La première fois depuis le nouvel album, l'excellent I Loved You At Your Darkest. L'intro de Solve retentit. Et Nergal et sa bande de blaster tout ce qui bouge, alternant les nouveaux singles (God=Dog, Wolves Ov Siberia, Ecclesia Diabolica Catholica, Bartzabel) et les hymnes incontournables (Blow Your Trompet Gabriel, Chant For Eschaton 2000, Ora Pro Nubis Lucifer...). Behemoth est devenu une machine de guerre sur scène. Chant parfait, scénographie dark. Les deux géants, au propre comme au figuré, de la section rythmique, Seth et Inferno sont des bêtes et martèlent à tour de bras. Il n'y a qu'à des shows d'Emperor que je ressens autant de plaisir noir, c'est dire. Nergal y va de sa commémoration. Pour les artistes, un passage au Bataclan est devenu un pèlerinage mais aussi un défi à relever, la date qu'il faut honorer le mieux possible. A plus forte raison lorsque l'on est le fleuron d'une scène satanique anti religieux et fanatiques. Nergal d'hurler "Vive la Liberté!!!" et 1500 de lui répondre, avec des larmes dans les yeux et la chair de poule. Un seigneur de guerre du genre a comme gimmick de demander à ses fans "Is it good to be alive?" pendant ses concerts. Oui, c'était bon.