mardi 26 juin 2018

Mon Hellfest 2018


Chaque année en juin, c'est la transhumance vers Clisson. 3 jours à dégoupiller. Toute une année à errer dans une galaxie d'attente, de billetterie folle, de programmation au compte goutte sous le signe du 13 pour enfin atteindre Jupiter pendant un week-end baigné de soleil et d'air frais, un miracle après six mois de flotte et un cycle orageux qui n'en finissait plus...

13ème édition folle. Une de plus. Laissez moi vous narrer mes acouphènes, mes bleus et mon bronzage agricole...

Vendredi. Grosse foule devant la cathédrale mais attente relative, ça avance vite. Direction la Valley pour un départ en burn. Fange. Court set de brutalité pure. Parfait départ. Sons of Otis et Dopethrone assureront leur dose de gras, du sludge bien fat comme on l'aime. Changement de scène, je file chez la voisine Temple pour Schammasch, black métal référencé qui fait le job. Puis vient la première branlée du week-end: Benighted à l'Altar. Concert de dingues, ambiance de feu, grosse violence. Énorme. Je file dans la fournaise des Main Stages à 15H. Petit brin de boogie rock avec Rose Tattoo le temps de se placer aux barrières pour Converge. Set court, carré, ultra efficace. Groupe toujours à fond. Retour dans la Valley, ma scène préférée pour un enchaînement ouf Crowbar et Church Of Misery. Du gras de New Orleans et du sludge nippon faisant dans la biographie de tueurs en série. On entend bien la basse quoi. Church of Misery, c'est terrible, mon coup de cœur des derniers mois. Je repars de Clisson avec deux lps. Solstafir ensuite, très en forme, public conquis qui participe spontanément à chaque morceau, très bon concert. Début de soirée de la première journée, coup de fatigue et mal de crâne qui monte. Je me soigne avec Eyehategod mais j'ai trop envie de voir Suffocation, pionnier du death mettre sa branlée à l'Altar. On bascule sur Satyricon. J'avais adorer il y deux ou trois ans, là j'arrive pas à rentrer dedans. Je file me faire une sieste dans l'herbe de la mainstage 2 pour me placer pour A Perfect Circle tout en écoutant entre deux eaux Judas Priest qui enchaîne ses tubes. Rob me fait penser à Jean-Pierre Coffe emballé dans du cuir et des tenues de patinage artistique du pauvre de l'est. Je me marre. J'ai oublié mes Ibuprophens mais je me marre. La sieste me fait du bien. Et là... Pfff, les frissons. A Perfect Circle. Enfin. Pour un set court et sans fioritures, festival oblige, naviguant efficacement entre les classiques et les déjà très efficaces nouvelles compositions. Je suis rincé et je me rentre au campement.


Samedi. J'ai bien dormi, plus que d'habitude, il ne fait pas trop chaud cette année, on tient sous la tente jusqu'à dix heures. La programmation est plus light à mon goût aujourd'hui. Valley oblige: Monolord, Jessica 93 et 1000Mods. Oranssi Pazuzu balance un set brouillon avec un son dégueulasse qui me pète les oreilles. Crochet par Horror puis je cède à la tentation d'aller voir Jonathan Davis faire son Korn solo aux influences 90's rock. Une avancée de scène permet une grande proximité avec HIV même s'il ne l'utilisera pas. Retour à la Valley pour Dalek qui sert un set trop hip hop pour moi puis Orange Goblin qui retourne tout. Puis le paroxysme de la soirée: un quadruple enchaînement Enslaved-Dead Cross-Watain-Neurosis. Enslaved intense mais très orienté sur le dernier album que je n'ai pas encore pris le temps d'écouter. Dead Cross, Patton en super forme qui trolle Johnny Depp, venu la veille avec Hollywood Vampires, fait monter un gamin sur scène et revient pour un rappel faire quinze secondes de medley Slayer-FNM. Troll je vous dit. Watain, la crasse originale, du feu, du blast et des tridents. Malsain, quel bonheur! Puis Neurosis pour enfoncer le clou et refermer le cercueil une bonne fois pour toute avec un set épais.


Dimanche. putain que ça passe vite... le troisième jour, on a plus mal ou alors on s'habitue. En général, il se passe n'importe quoi à un moment de la journée. Pour moi, ça sera pendant Maiden. Je commence avec Au-dessus, du black des Acteurs de l'Ombre, label valeur sûre de la scène française. Juste magnifique. The Great Old Ones, dans la même veine. Grave Pleasures toujours aussi communicatif. Je subis Asking Alexandria, métal FM pour me placer pour Iced Earth. Putain il fait chaud, j'ai un spot en or, je me tâte à le garder jusqu'à Maiden. Il est 15h. Maiden déboule à 21h30. Non, ça va pas le faire. Je file à la Valley pour revoir Zeal&Hardor quelques mois après le PdB. La Valley est pleine, grosse hype après seulement deux albums. La fusion black métal et gospel est juste magique. A chaque édition, je me fais un sitting en mainstage. Arch Enemy ou comment une nana peut faire pâlir les mecs avec des growls dantesques. Megadeth, groupe content d'être là, hommage à Vinnie Paul dont on a appris le décès la veille, Symphony of Destruction avec Ammot mais son dégueulasse. Dommage. Alice In Chains très en forme mais qui joue surtout des titres post Layne Staley. Puis Maiden, on est écrasé dans les premiers rangs, ça slamme dans tous les sens, circle pit. Tout le monde saute, chante, frappe des mains. Set best of, scénographie magnifique. Groupe en méga forme. Du pure bonheur. Tout le contraire pour Manson, défoncé et grincheux, usé par la tournée qu'il achève. Les nichons sont de sortie. Manson en fait monter une sur scène puis elles s'y mettent toutes. Juste pour pouvoir essayer de monter sur scène. Lol. #metoo. Mon cul. Finish him sous la Temple avec un Carpenter Brut très attendu. Normalement le concert de 1h du mat' du dimanche se fait en quasi confidentialité mais là, Carpenter Brut a tellement la hype que c'est blindé. On se prend tout Leather Teeth dans la gueule avec des vidéos Z toutes aussi barrées les unes que les autres. Nichons (c'est la journée), slashers et pom-pom girls. Slams dans tous les sens jusqu'à l’apothéose et la reprise de Maniac qui vient clôturer un énième putain de week-end à Clisson.

Rendez-vous pris pour la 14ème édition qui se tiendra les 21-22-23 juin 2019 avec, surprise post Maiden, cinq groupes déjà programmés: Carcass, Mass Hysteria, Dropkick Murphys, Manowar et Slayer pour son dernier concert français.

vendredi 8 juin 2018

The Smashing Pumpkins: Nouveau Morceau


Reformation (3/4), tournée d'été, nouvel album et donc premier morceau dévoilé. Les grosses guitares sont de retour, Corgan chante juste, Chamberlin tabasse.


lundi 4 juin 2018

Ghost - Préquelle (CRITIQUE)


Le monde du métal au sens très large du terme est un monde vaste, fait de multiples chapelles aux ramifications incessantes. C'est un genre où il est difficile de trouver des groupes fédérateurs. Black Sab ou Led Zep chez les pionniers, Mötorhead ou Slayer parce qu'ils n'ont jamais fait de compromis. Toutes les autres pointures de l'histoire (Kiss, Metallica, les Guns, Korn ou Manson...) ont fans et détracteurs, "c'était mieux avant..."... Et dans ce joyeux bordel a débarqué Ghost avec une imagerie très forte: visages masqués et peintures black métal, caricature ou parodie de la religion, frontman grimé en pape. De prime abord, on tenait le nouveau gros fouteur de bordel, le grand guignol nécessaire pour fédérer, le Alice Cooper nouvelle génération. Oui mais voilà, Ghost divise aussi. Parce que trop ci ou pas assez ça. Et puis à l'époque du # à tout va, tout est décuplé, on essaie de miner Tobias Forge, en le faisant passer pour un gros vilain profiteur à la tête de son one-man band (alors que MM, NIN, etc...) avec polémique de royalties et cachets... Et pourtant quelle ascension! En une poignée d'albums, la mayonnaise a pris. Un univers tant sur album qu'en live s'est monté avec sans doute une fulgurance pas vue et entendue depuis Rammstein, maîtres ès buterie en concert. Avec Méliora, les Ghost démontraient un sens parfait du riff entêtant en regroupant sur la même galette une dizaine de tubes. Après un changement de line-up complet, Préquelle est un album de transition, de nouvelles orientations sonores. La production métal classique laisse place à des sonorités 80's: Peter Gabriel, Kate Bush, Queen et un miel pop old school s'invitent et viennent enrober le tout. Rats, 1er single dingue, est le morceau le plus proche de la cuvée précédente mais See the light, Dance Macabre ou Pro Memoria sont tant de morceaux à l'esprit vintage qui font revivre les synthés du glam et de la new wave. S'il ne fait pas l'unanimité, il faut reconnaître à Tobias Forge un certain talent pour évoluer, chose rare à une époque et dans un genre où il a toujours été plus facile de réchauffer les vieilles recettes. Avec cette quatrième mue, passant de Papa Emeritus III au Cardinal Copia, sorte de croisement entre Don Camillo et Don Corleone, Ghost s'installe définitivement dans la cour des grands, dans les headliners potentiels de festivals. Une progression fulgurante et méritée.

Road To Ze Hellfest 2018: Suffocation (LIVE)