lundi 20 mars 2017

Logan (CRITIQUE)


Je lis ici et là que Logan est le meilleur blockbuster depuis Mad Max: Fury Road, au sens déjanté et badass du terme. J'en sors à peine et digestion oblige, il m'est difficile d'avoir un avis aussi tranché. Parce que c'est de cela dont il s'agit: de tranchage. Deadpool était sensé être la quintessence du film de héros en slip en mode badass. Hé bien Deadpool à côté de Logan, c'est un Pixar mal dégrossi. Logan est un film crépusculaire, du genre que Clint Eastwood aurait pu tourner pour Marvel. C'est étonnant de la part de la Fox, qui a toujours charcuté la saga X-Men plutôt backstage qu'à l'écran, rendant insipide une première trilogie autour des mutants malgré la présence de l'as Bryan Singer. Oui, Logan est violent, très violent, visuellement. Il faut aimé les CGI bien entendu mais bon, il faut se résigner à ne plus voir de geyser de faux sang qu'en tapant dans les dvds Shaw Bros. Mais au delà du traitement visuel (et de son macaron interdit aux -12 ans ), Logan est également un film violent et dramatique pour deux icônes de la pop culture: le prof Xavier et Serval/Wolverine/Logan/James selon les étapes de la narration. Hugh Jackman et Patrick Stewart signent ici deux prestations magistrales, sans doute les plus bouleversantes dans l'univers du film de super-héros (il faut remonter au double performance de Joker Jack Nicholson et Heath Ledger pour trouver telle performance), chose rare dans des productions tournées en constant fond vert et "réalisées" en salle de montage et post-prod. Logan est un western moderne, qui prend le temps d'arpenter les grands espaces, qui met son trio d'acteurs dans des diligences mécaniques, en perpétuelle fuite en avant, fuyant le temps et l'espace, les indiens et la folie du monde moderne. Logan donne une nouvelle dimension au loup solitaire Wolverine, grand découpeur. Le Serval se fait plus humain au fur et à mesure qu'il perd sa mutation. Et les grands amateurs de Stranger Things seront ravis de la nouvelle trouvaille, Dafne Keen, viscérale et bouleversante, aux yeux d'une beauté foudroyante, à la fois fragile et terriblement dangereuse. Une Eleven qui ne se gave pas de gaufres mais qui distribue les tartes, à grand renfort de coulis. En CGI.