dimanche 21 août 2016

Motocultor 2016: Samedi 20 août (by Winter)


Choisir une journée dans une programmation de festival, c'est toujours des choix terribles à trancher tant les organisateurs prennent un malin plaisir à éparpiller les groupes que j'aime.
Et parfois, c'est le miracle.
Motocultor Festival Open Air, samedi 20 août 2016, la Sainte Trinité du post-truc débarque à Saint-Nolff : Cult of Luna, Neurosis, Amenra la même journée. Voilà, comme ça.

Malgré le peu de distance de chez moi, c'est la première fois que je mets les pieds au Motocultor et immédiatement se confirme tout le bien que j'en ai entendu : à taille humaine et chaleureux.
On est très loin du Disneyland métal qu'est le Hellfest. Ici, on respire ! Bon, soyons honnêtes, on est aussi très loin du confort clissonnais. Pas de cashless, une seule sorte de bière, un seul stand de bouffe, sortie définitive pour les pass 1 jour … c'est le prix à payer pour la modicité du ticket d'entrée et la gestion à taille humaine, rien de rédhibitoire, pas d'affolement. En plus, deux scènes sur trois sont couvertes de chapiteaux désormais et tant mieux, la météo bretonne étant assez aléatoire.

Le temps de chopper une bière et me voilà devant les très attendus Regarde Les Hommes Tomber .
Les nantais jouent quasi à domicile et ça se sent dans le public. Le post-BM est puissant, bien en place, le nouveau chanteur fait autant le job que l'ancien. Bonne entrée en matière.
J'enchaîne devant la Massey Ferguscène avec Fange qui vient défendre sa dernière sortie, l'excellent Purge. Le combo de Ben Moreau a intégré Mathias Jungbluth (patron de Throatruiner Records et hurleur en chef de Calvaiire) au chant et qu'est ce que ça envoie ! Déjà ultra lourd et crade, le sludge de Fange gagne là un sacré showman, totalement possédé et malsain comme il faut. Génial de bout en bout.

Un tour rapide devant Hypnose mais pas du tout convaincu par l'alternance chant clair+mélodie/gros bois technique meshuggesque, je vais matter Pipe&Pints sur la Supositor Stage.
Le combo tchèque balance un ska-punk très proche d'un Celtas Cortos. Rien d'original mais ça envoie bien, avec tout les codes du genre : bonne humeur, picole, cornemuse. Nickel avec une mousse.

Je profite d'un trou dans la programmation pour aller claquer la bise à Ben Moreau de Fange (j'ai des amis dans le showbiz, moi, monsieur) et aller faire le fanboy à la signing session de Cult Of Luna. Le vinyl de Mariner acheté au merch est dédicacé par les membres du groupe qui prennent le temps de discuter avec tout le monde, très naturellement et avec beaucoup de bonne humeur. Ces mecs sont des crèmes. Je vais devoir me trimballer le LP jusqu'à la fin de la journée mais c'est pas grave, je suis heureux comme un gosse.



Retour aux affaires sérieuses sous la Dave Mustage avec le death/grind furax des bordelais de Gorod. Même catégorie que Aborted : son énorme, chanteur ultra-impressionant de maîtrise, bonne humeur général et crowdsurfing permanent. Aussi jouissif que défoulant !

On enchaîne avec Agnostic Front et son NYC hardcore. C'est pas forcément mon style de prédilection mais ça envoie plutôt bien pour peu qu'on soit sensible au genre.
Il paraît que des membres de Neurosis se baladent de la foule : un compère aperçoit Dave Edwardson (facile avec ses cheveux verts) et des clichés de Scott Kelly et Steve Von Till circulent sur le FB de photographes du site, allez voir les photos sur le FB du festival.


J'écourte pour tenter de me faire servir une barquette de frites (30 minutes de queue) et pas manquer le début de Mayhem qui va jouer De Mysteriis Dom Sathanas en intégralité. Pour raconter un concert de Mayhem, c'est facile : tout ce que vous imaginez de fascinant et d'oppressant dans une messe noire est là sous vos yeux. Le brûlot black metal de référence n'a absolument pas vieilli, le son évoque un rouleau compresseur, Hellhammer écrase tout sur son passage et Attila vous envoûte comme personne. Bon, le problème de ces shows où les artistes jouent des albums en intégralité, c'est que tu n'as pas de surprises, bonnes ou mauvaises.
Du coup, je sacrifie (à regrets) les dernières minutes du show pour aller me placer correctement pour Cult of Luna, après tout c'est beaucoup pour eux que je suis là.
Je vais manquer d'objectivité mais ce fut évidemment énorme . Peut-être pas autant que leur dernier passage au Hellfest mais que c'est bon live ! Présence scénique énorme, jeux de lumières démentielles, setlist de fou, le panard absolu ! Bon, quand c'est seulement une heure, il manque forcément des choses (au hasard Echoes ou Finland) mais quel bonheur : Vicarious Redemption /I : The Weapon /Ghost Trail/ In Awe Of 

 
A peine le temps de me remettre que j’enchaîne avec les darons du genre : Neurosis. J'étais resté sur ma faim la dernière fois que je les avais vu. Là, ils ont fait une remise à l'heure des pendules. Les patrons de cette scène post-ce-que-tu-veux, ce sont bien eux ! Puissance, maîtrise, engagement, tout y est. La setlist est pas une surprise pour qui suit leur actualité, c'est celle des tournées de cet été mais quand même, quelle claque les enfants ! Une ouverture sur Times of Grace ! Je décède dès le premier morceau moi !

Je décide de sacrifier Carpenter Brut sur l'autel d'un bon placement pour Amenra et bien m'en prends. Ce que j'en entends de loin ne me parle que peu (alors que j'aime assez sur disque). Pas grave, je vois Perturbator dans deux mois.
Amenra, donc. J'ai eu la chance de les voir il y a dix ans, avec une trentaine d'autres péquins, au mythique Mondo Bizarro à Rennes. Dix ans après, la rage et la douleur restent les mêmes, Amenra c'est une expérience à chaque fois, douloureuse, oppressante, on a mal avec CHVE. Les belges ont été adoubés par Neurosis mais ils n'avaient pas besoin de ça. Une leçon de puissance et de noirceur sous nos yeux : Boden/Razoreater/Aorte/Terziele/Nowena I 9.10./Am Kreuz/Silver Needle, Golden Nail

Je ressors sonné, béat, heureux. Am Kreuz, bordel ! Aorte, merde !

Comme je l'ai dit et répété, il ne manquait que Isis (RIP) pour compléter le tableau. On va pas se plaindre non plus, ça a quand même des allures de journée parfaite, non ?

(Merci à Winter pour sa review. See you in Hell, bro!)

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