Fut un temps où je dévorais Hard Force, Hard Rock Mag, Hard'n'Heavy ou Rock Sound. Un temps sur lequel régnait Metallica, Slayer, Guns'n'Roses, Megadeth, Sepultura, Pantera. J'achetais la presse spécialisée pour avoir des nouvelles de mes héros, parce que Twitter n'existait pas. Et c'était tant mieux. A cette époque, petit à petit, on a commencé à sortir des sentiers battus hérités des 80's. On a commencé à parler d'un énervé à la tête d'un groupe aux noms de serial killer, de hordes nordiques brûleurs d'églises, de réincarnation de Jim Morrison... et de Paradise Lost. Je me souviens de la pochette de Draconian Times, splendide et rare.
Après des années d'errance musicale, Paradise Lost et moi, nous nous retrouvons à l'occasion d'un album sublime emmené par un Nick Holmes en grande forme, requinqué par son expérience au sein de Bloodbath (Grand Morbid Funeral). The Plague Within marque le retour du chant growlé d'Holmes. Un retour aux sources du doom pour une leçon émotionnelle donnée à tous ceux qui se couvrent d'artifices inutiles pour tenter d'émouvoir, de provoquer, de toucher. No hope in sight ouvre l'album de sa beauté noire, Terminal provoque la première décharge death, An eternity of lies de ses couplets aériens fait décoller le rythme avant de le replonger de profundis. Punishment trought times, Beneath broken earth, Sacrifice the flame, Victim of the past, Flesh from bone et Cry out sont autant de poèmes sombres. Lourd. Très lourd. Happant l'auditeur sans jamais desserrer l'étreinte. Paradise Lost est redevenu le serpent d'antan, qui s'immisce dans vos cauchemars, transformant vos peurs en jouissance auditive. Jusqu'au crépuscule qu'est Return to the sun, énième boucle avant la fin. Un album épuré, retour au basique, organique. Un bon warm-up avant Clisson. A noter que l'artwork, splendide, est signé par l'artiste polonais Zbigniew M. Bielak, qui a déjà collaboré avec Behemoth ou Mayhem. Un excellent choix pour ce retour au death metal mélodique.
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