dimanche 13 octobre 2019

Dracula par Mike Mignola


Delcourt a eu la riche idée de republier un titre tombé en rupture depuis belle lurette et à la merci des vampires d'Amazon ou d'Ebay, toujours assoiffés de spéculation. Le Dracula de Francis Ford Coppola et sa version baroque et décadente sous les traits noirs du maître Mignola. Un chef d’œuvre dans un chef d’œuvre, un diamant dans un écrin encore plus brillant. Stoker adapté par Coppola adapté par Mignola, c'est noir et rouge, une noirceur avec des éclats de furie pour dépeindre ce qui est et restera avant tout une histoire d'amour damné. Des Carpates à Londres, tout le récit n'est que prétexte à subjuguer sur papier l'immense travail de direction artistique du métrage de Coppola, dont le rôle titre et culte incombait à un Gary Oldman au sommet de sa carrière. Mignola, déjà grand défricheur des contes et légendes noires dans les aventures d'Hellboy, trouve ici un matériel on ne peut plus classique mais arrive tout de même à y insuffler une modernité décadente avec ses aplats de noir si particulier et ses contrastes si saisissants. De jais et de sang, le Nosferatu apparait et disparait, séduit et terrorise. D'une beauté noire et brute, Dracula est un immense comic-book. Un titre comme il y en a peu.

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