lundi 19 septembre 2016
31 (Critique)
Sorti le 1er septembre sur les écrans US de manière confidentielle, en VOD le 15 et en Pakistanie depuis, 31, 7ème long métrage de Rob Zombie (House Of 1000 Corpses, The Devil's Rejects, Halloween I&II, The Haunted World Of El Superbeasto et The Lords Of Salem) est l'ovni sauvage tant attendu. Cet opus du sieur Rob n'a pas échappé au traditionnel 'production hell' du cinéaste, après le jeu du 'se fera, ne se fera pas', l'étape crowdfunding, les problèmes de distribution et les dates de sortie annulées, le montage édulcoré pour être sortable, il est enfin là. Retour à l'univers redneck et 70's pour ce nouveau film avec scénario basique et old school: un groupe de forains en chemin vers nul part se fait capturer par une bande de dingues. Séquestrés la veille d'Halloween, ils sont contraints de participer à un survival de 12 heures. Ils vont devoir tour à tour affronter des salopards de la pire espèce. Rob Zombie excelle dans les univers freaks tant musicalement que cinématograFUCKement. Un nain latino nazi, des clowns frangins avec tronçonneuses, des perruques et de la poudre de riz, du doggystyle de truie, du tutu et du pied-de-biche, tout est réuni pour faire de 31 un summum de série B cradingue et déjantée. Alors oui, les dialogues sentent des pieds, le tout se passe dans une usine désaffectée, c'est fauché mais qu'est-ce que c'est bon de trouver un vrai film d'horreur, honnête, à des années lumières de toutes les sagas contemporaines, de merde, qui jouent à enfoncer dans la misère, les figures du château gothique, de la possession ou du mort-vivant. Chez Zombie, pas de recours à la web cam, au drone ou au found-footage (de mes couilles). Juste du zoom bis et de la caméra tremblante pendant les (nombreux) corps à corps. Depuis 20 ans, le cinéma de genre horrifique se meurt. Sauvé de temps à autre par une prod ibérique, un plan ou deux de Del Toro ou une fausse bonne idée qui finit toujours par se retourner contre le genre (ex: Saw). Rob Zombie, à qui l'on peut reprocher beaucoup de choses, reste droit dans ses bottes en peau de crotale. Fan d'horreur, il filme pour les fans d'horreur des films qui feront des fours financiers mais seront toujours jouissifs dans un pur esprit grindhouse ou vidéo-club lorsque l'on pouvait encore filmer pour le plaisir et pas uniquement pour les dollars. Des jurons, du sang, du cul. A y regarder, c'est bien moins dégueulasse que d'aller voir The Conjuring dans un multiplex réfrigéré entouré de chasseuses de pokémons en train de glousser et de sursauter dès le spot Haribo.
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