samedi 5 mars 2016
Hail, César
Que vaut le Coen Bros 2016? Un film des frères Coen, c'est toujours délicat à évaluer tant leur filmographie regorge de rupture de ton en tout genre. C'est un peu comme pour Woody Allen. Il y a les Allen drôles, les cyniques, les musicaux, les légers, les mauvais, les tout à la fois. Prenons mon top 3 des Coen: Fargo, No Country For Old Men et The Big Lebowski. On reconnaît les Coen dans les 3 et pourtant ils sont tous différents: ils regorgent de lapins crétins mais certains sont drôles et d'autres terrifiants. Plus je m'explique, moins vous comprenez? C'est normal, les choses ne sont jamais si simples chez les Coen. Dans Hail, César, les Coen plongent dans le Hollywood rutilant de l'âge d'or du cinéma: les studios sont tout puissants, les stars brillent de mille feux. Pas de Twitter, pas de scandales, tout est sous contrôle. C'est l'âge d'or du politiquement correct. Et le garant du système est incarné par Josh Brolin, à mi-chemin entre le détective de Chandler et l'homme de main bureaucratique. Il veille aux grains et résout tous les problèmes: entre la presse et les studios, entre les acteurs et les metteurs en scène. Et voilà qu'au beau milieu des caprices des uns et des autres, il se retrouve avec une histoire de kidnapping et de rançon, de maître-chanteur, le tout sous fond de guerre froide et de Maccarthysme. Le kidnapping et la rançon, c'est un gros fil rouge chez les Coen, d'Arizona Junior à Fargo en passant par The Big Lebowski. Et lorqu'il n'y a pas kidnapping, on convoite tout de même ce que l'autre possède et l'on n'est prêt à tout pour l'obtenir qu'il s'agisse d'une valise de billets, de documents de la CIA ou autre. Hail, César est un film vif, intelligent, drôle, rythmé, écrit avec suffisamment de roublardise et d'ironie pour le placer dans le haut du panier des films des Coen.
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